C’était dans votre JT du 5 mars 2021. La semaine dernière nous vous présentions Baptiste, un vélizien de 21 ans qui revenait sur son quotidien après un an de crise liée au covid. Aujourd’hui, découvrez le témoignage de Marine, 20 ans et habitante de Vélizy depuis toujours. Étudiante en deuxième année de droit à l’université de Versailles-Saint-Quentin et grande sportive depuis son plus jeune âge. Elle a vu son quotidien changer radicalement et déplore le peu de considérations pour les étudiants de la part du gouvernement, depuis le début de la crise.
“On s’est senti oubliés pour les cours, mais aussi pour le sport”
A 20 ans, Marine fait partie de ces nombreux étudiants victimes d’une année chamboulée par la crise. Actuellement en deuxième de droit. Depuis son arrivée à la fac, elle n’a jamais connu de cours “normaux”. En effet, pas d’amphi, peu de TD, pas de fêtes ou d’évènements étudiants. Même si elle se dit très casanière, lorsqu’elle nous raconte son aventure universitaire depuis plus d’un an, la frustration se fait sentir. Elle nous raconte comment sa première année a été brutalement stoppée quelques mois avant les partiels du second semestre, “si tu avais la moyenne partout, tu validais ton année“. Heureusement pour elle, ce fut le cas. Résultat : une année bouclée en mars et pas de stage.
Puis, à la rentrée suivante, même chose. Le covid est encore présent et il faut composer avec. Ainsi, ses cours sont reprogrammés à distance. Quelques cours en présentiel, une semaine sur deux jusqu’au confinement de novembre… Un cercle sans fin. Et lorsqu’on lui pose la question de la valeur de cette licence après une année aussi bousculée, “on est la génération covid, on fait cours à la maison mais on est tout aussi légitimes“. Bien évidemment, se pose la question des recrutements à suivre. En effet, les recruteurs des cabinets et autres cours de justice prendront-ils au sérieux ces licences, comme le dit Marine, en carton ?
Plus de cours mais aussi plus de sport. Marine est une grande sportive. À raison de trois entraînements d’athlétisme par semaine, le sport représente un échappatoire. Un moyen de s’évader qui lui a été enlevé et qui s’est accompagné de beaucoup de frustration. En effet, rester enfermée chez soi, sans possibilité d’entraînement. Et cet été, quand la reprise du sport fut à nouveau autorisée, Marine a repris dans un autre club. Licenciée mais pas professionnelle, les compétitions ont elles aussi été annulées. “On n’a pas pu faire de compétitions, je n’ai pas pu montrer à mon ancien entraîneur de quoi j’étais capable“.
“Aujourd’hui on pense moins à l’avenir”
Et avec tous ces moments manqués, face à cette vie réadaptée, c’est toute sa manière de penser et prévoir qu’il a fallut remettre à jour. Comme nombre de jeunes, Marine est passée par des phases d’incertitudes et de doutes. Elle nous parle du syndrome de l’imposteur, du fait de culpabiliser de se plaindre. Elle le confesse, “il y a des sujets plus importants comme l’économie, les personnes âgées ou la psychologie“, mais elle sait aussi que les jeunes d’aujourd’hui sont les actifs de demain, ceux qui auront à charge de rembourser et réparer ce qu’il se passe aujourd’hui. Depuis, elle voit difficilement sur le long terme. Que ce soit pour prévoir son avenir professionnel ou juste organiser des voyages. Elle s’adapte et décide de vivre au jour le jour. L’important aujourd’hui reste la validation de sa deuxième année de droit, et c’est le tout le mal qu’on lui souhaite.