C’était dans votre JT du 9 avril. Avancée historique pour la science et l’entreprise française et vélizienne Carmat. En décembre 2020, leur cœur artificiel a obtenu la certification européenne. Ainsi, en Europe, 2 000 patients par an, atteints d’insuffisance cardiaque pourraient en bénéficier. Ce cœur, n’est pas destiné à être gardé à vie mais ferait office de pont à la transplantation en attendant une greffe de cœur humain.
Un espoir pour tous les patients atteints d’insuffisance cardiaque
En France, chaque année, 100 000 personnes sont dans l’attente d’une greffe cardiaque. Mais seuls 500 d’entre eux en reçoivent une. Afin de permettre à ces patients en attente d’une greffe de vivre plus longtemps, la société française Carmat a mis au point un coeur artificiel. Lors des essais cliniques, un seul patient a survécu plus de deux ans après la transplantation. Ce coeur, baptisé Aeson, fait toute la différence notamment grâce à son poids. Si le poids d’un coeur humain est de 300 grammes. Ses 900 grammes permettent ainsi de pouvoir transplanter un plus grand nombre de personnes, par rapport à n’importe quel autre dispositif plus gros et plus lourd. En ce qui concerne son prix, 150 000 euros, reste à connaître la part prise en charge par la sécurité sociale. Si ce coeur artificiel avait reçu la certification américaine au début de l’année 2020. En décembre dernier, c’est l’Union européenne qui a donné son accord avec la certification européenne, ouvrant l’espoir pour de nombreux patients européens.
Un travail commencé il y a plusieurs années
Et ce coeur Carmat résulte d’un travail sur plusieurs années. A l’origine de ce projet, Alain Carpentier, chirurgien et Jean-Luc Lagardère, fondateur d’EADS-Matra. Il y a quelques années, accompagnés d’un groupe d’ingénieurs, ils ont développé le prototype. Et en 2008, ont fondé Carmat. Car, de Carpentier, Mat, de Matra. Le projet initial consistait cependant à développer un coeur destiné à être gardé à vie. Mais pour se faire, des données sur le long terme sont à recueillir et l’option d’un pont à la transplantation s’est alors imposée. Si des transplantations avaient déjà eu lieu en 2013 au sein de l’hôpital Georges-Pompidou à Paris, les patients n’avaient malheureusement pas survécu. Le coeur a dû être retravaillé en 2018 pour opérer quelques changements. Et cette même année, un patient a pu bénéficier de Carmat pendant 8 mois avant de recevoir une greffe de coeur humain.