Dans sa prise de parole lors du 20h de TF1 ce lundi 23 mars en duplex de Matignon, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé le durcissement d’un certain nombre de mesures afin de combattre encore plus étroitement la propagation du Covid-19 en France. Activité physique, rendez-vous médicaux, marchés ouverts et obsèques sont concernés.
Alors que la Chine commence à retrouver quelques couleurs et envisage une levée des restrictions au sein de la province de Wuhan pour le mercredi 8 avril prochain, la France, elle, ne semble se révéler qu’au début de son confinement. Le premier ministre Edouard Philippe a en effet estimé, hier soir sur TF1, que l’isolement de sa population pourrait encore “durer quelques semaines”. “Beaucoup de nos concitoyens aimeraient retrouver le temps d’avant, le temps normal, mais il n’est pas pour demain”, a-t-il reconnu.
C’est dans ce contexte morose que le bras droit du chef de l’Etat a dévoilé le durcissement de plusieurs dispositifs alors même que le pays est entré en état d’urgence sanitaire ce jour et pour une durée de deux mois.
L’activité physique limitée à 1h par jour et dans un rayon d’1km de son domicile
“Sortir pour promener ses enfants ou faire du sport, c’est dans un rayon de 1km de chez soi. Maximum pour une heure, tout seul et une fois par jour”, a précisé Edouard Philippe.
Les rendez-vous médicaux sur convocation du médecin
Il n’est désormais plus concrètement autorisé de se rendre de son propre chef dans un cabinet médical. En cas de problème de santé, il est impératif de joindre au préalable son médecin traitant par téléphone qui, à son tour s’il le juge nécessaire, délivrera ensuite une convocation pour se déplacer jusqu’à lui et prescrire un traitement.
Les urgences hospitalières et en cliniques privés restent néanmoins accessibles pour tout ennui grave de santé.
Fermeture des marchés ouverts, sauf exceptions dans les communes rurales
Le sujet du maintien des marchés faisait polémique depuis plusieurs jours. Le Premier ministre a tranché. “Nous avons pris la décision de fermer les marchés ouverts”, mais “il sera permis aux préfets, à la demande des maires, de déroger à cette règle”. L’exécutif a en effet estimé que les marchés, dans les petites communes et villages ruraux, étaient parfois le seul moyen pour la population d’accéder à des produits frais tout en permettant aux producteurs et agriculteurs locaux de pérenniser une partie de leurs activités.
La ville de Vélizy-Villacoublay a annoncé ce jour sur son site internet : “Tous les marchés sont supprimés à compter du 24 mars 2020. Vélizy-Villacoublay n’étant pas en zone rurale, la Préfecture n’a pas accepté de dérogation”.
Les enterrements, oui, mais en cercle fermé
Alors que l’exécutif tendait à déconseiller aux Français, la semaine passée, de se rendre aux inhumations… Le ton change ce jour. “Nous avons pris la décision que, lorsque des obsèques ont lieux, elles puissent se dérouler avec au maximum une vingtaine de personnes, soit la très proche famille”.
Pas de rassemblement pour les fêtes religieuses
Pour les célébrations de Pâques, du Ramadan, ou de toute autre fête religieuse, aucun rassemblement ne sera permis sur le sol français. Le confinement reste, là aussi, de mise.
Aucun couvre-feu décidé par l’Etat
Si plusieurs villes (une trentaine) ont aujourd’hui décidé l’instauration de couvre-feux, l’exécutif n’a pas souhaité pour sa part la mise en place d’un dispositif national.
Les sanctions encore alourdies
“Dans certains endroits du territoire, un certain nombre de gens ne respectent pas les règles qui sont formulées”, s’est indigné Edouard Philippe. Sur 1,8 million de contrôles effectués en une semaine par les forces de l’ordre, 90 000 infractions ont été enregistrées. Des chiffres encore trop élevés qui ont incités le gouvernement à sévir de plus belle sur les risques encourus en cas de non respect des mesures de confinement. Ainsi, toute violation est punie d’une amende de 135€ (majorée à 375€). Elle passe à 1 500€ en cas de récidive jusqu’au 31 mars, et peut même atteindre 3 700€ d’amende et 6 mois de prison pour 4 interpellations dans les 30 jours.